Le Rendez-vous de la Fondation AIA du 17 décembre 2024 s’est déroulé à l’Institut national d’Histoire de l’art, en présence de Chantal Deckmyn, architecte-urbaniste, philosophe et socio-anthropologue, fondatrice de l’association « Lire La Ville » œuvrant auprès de populations et de lieux urbains à divers titres disqualifiés ; et de Jérôme Bataille, architecte spécialisé dans le domaine du médico-social, membre du comité des experts de la Fondation AIA, co-directeur de l’axe de recherche : « L’(in)hospitalité en ville ».
Introduction par Christine Hoarau-Beauval, historienne de l’architecture, directrice déléguée & de la Recherche, Fondation AIA.
Modération par Jean-Christophe Aguas, expert environnement, directeur Recherche et Développement, Le Sommer Environnement.
Les grandes villes sont-elles encore des lieux favorables au lien social et à la santé globale ?
Face à l’accroissement des besoins et des vulnérabilités, nos espaces urbains deviennent parfois difficiles à naviguer. Les règles d’hospitalité, qu’elles soient visibles ou invisibles, deviennent floues. Dans ce contexte, comment concilier accueil et civilité ? Comment créer des espaces inclusifs et durables qui répondent aux attentes des populations les plus diverses ?
Ensemble, nous avons exploré des exemples concrets : de l’histoire des hôtels-Dieu, lieux d’hospitalité au cœur des villes, à des initiatives contemporaines comme celles observées à Marseille et Barcelone, où l’art, les espaces publics et les moments de partage deviennent des vecteurs d’hospitalité et de résilience.
Quelques réflexions clés :
– L’hospitalité n’est jamais inconditionnelle, mais repose sur des règles explicites et implicites, où soin et attention se mêlent.
– Ce qui fait tenir la ville, c’est l’interaction entre « entre-soi » et « entre-tien ».
– Les lieux d’interaction, sans rendez-vous, sont des outils puissants pour créer du lien social dans la ville.
– Une approche sensible, locale et participative, transforme les projets et les espaces de vie, au profit d’une hospitalité renouvelée et de la santé globale.
– La politique de la ville cherche trop à corriger les erreurs et ce faisant manque les signaux faibles des récits habitants dans lesquels se loge le positif qui fait le projet, plutôt que le correctif.
Ces échanges nourrissent notre volonté de faire avancer la réflexion et l’action. Un grand merci à nos intervenants et auditeurs, pour leur engagement dans la co-construction d’un avenir urbain plus accueillant, humain et inclusif.