Dans la continuité de ses publications : Bien vivre la ville, et si la ville favorisait la santé et le bien-être ? (2016) et Bien vivre la ville, vers un urbanisme favorable à la santé (2018), les travaux actuels de la Fondation AIA portent sur l’(in)hospitalité des grandes villes, un axe d’observation prioritaire dans le cadre de la recherche sur la santé collective.
En effet, les hôtels-Dieu ont longtemps été des lieux d’hospitalité et de refuge urbain. Ils ont pour la plupart été transformés au profit de programmes voulus plus en adéquation avec les attentes de la ville contemporaine. Mais au regard des vulnérabilités et de la précarité croissante dans les grandes villes, comment ces mètres carrés de « refuge » sont-ils redistribués aujourd’hui ? Existe-t-il une « nouvelle hospitalité » ? Et si oui, quelle forme prend-elle ?
Pour faire avancer ce questionnement, la Fondation AIA invite Chantal Deckmyn, architecte-urbaniste, autrice de l’ouvrage Lire la ville, Manuel pour une hospitalité de l’espace public, paru en 2020. En fondant en 1997 à Marseille l’association Lire la ville, elle a formé une équipe d’écrivains, d’artistes, d’architectes, de paysagistes et de philosophes. Lire la ville est à la fois un atelier urbain et une agence de reconversion professionnelle œuvrant auprès de populations et de lieux urbains à divers titres disqualifiés.
Elle sera en dialogue avec Jérôme Bataille, architecte, expert de la Fondation AIA sur les sujets de vulnérabilité et de grand âge. Il participe dès 2015 à la publication de l’ouvrage Le Grand âge, une vie à construire, et co-signe avec Christine Hoarau-Beauval en 2024 l’article « Adapter le logement pour pouvoir rester chez soi », Vieillir, et alors ?, Cahiers Paris Région n°182.
Ce dialogue permettra de s’interroger sur la relation au seuil, la notion d’accueil, les lieux sans rendez-vous, les réseaux complexes des îlots et des quartiers à bords flous, l’urbanisme temporaire, en les appréciant au regard de la notion d’hospitalité.
Comment se mettre en phase avec toutes les attentes et tous les comportements ? Les sciences cognitives sont déterminantes (langage, psychologie, psychanalyse) tout autant que le dessin dans cette approche de la spatialité qui nous aide à comprendre pourquoi les lieux conçus sont accueillants ou non, ou s’ils peuvent le devenir.